Monsieur Antonin LE CORRE
STAPS Sciences de la vie
Soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés :

Fonction neuromusculaire et estimation de la force critique après un déconditionnement physique : étude des mécanismes et mise en place d'un protocole d'estimation

dirigés par Messieurs Georges DALLEAU et Nicolas TURPIN

Soutenance prévue le lundi 16 décembre 2024 à 9h00
Lieu :   117 Rue Général Ailleret, Campus universitaire du Tampon, 97430 Le Tampon
Salle : Amphithéâtre 120D
URL salle virtuelle :
https://univ-reunion-fr.zoom.us/j/81663196933

Résumé :  

Le déconditionnement physique altère les grandes fonctions de l’organisme, en agissant comme un cercle vicieux, dans lequel les altérations de la fonction neuromusculaire jouent un rôle significatif, en constituant un frein à la pratique d’activités physiques. L’évaluation de la fonction neuromusculaire pourrait permettre de rompre ce cercle vicieux. Ce travail de thèse avait pour objectif global d’optimiser l’évaluation de la fonction neuromusculaire, chez la personne déconditionnée, à des fins d’individualisation des programmes de réhabilitation physique. La résistance des caractéristiques musculaires et neuronales du muscle face à la fatigue est une mesure quantitative et qualitative de la fonction neuromusculaire, offrant cette perspective d’individualisation des programmes de réhabilitation. La première étude de ce travail a démontré la nécessité de standardiser les protocoles permettant d’étudier la résistance des capacités neuromusculaires face à la fatigue, chez la personne diabétique, et chez la personne diabétique souffrante de neuropathies périphériques. Il a récemment été démontré, dans la littérature en physiologie neuromusculaire, que le all-out avait un intérêt fort dans l’évaluation de la fatigue neuromusculaire chez la personne déconditionnée. Ce protocole permet l’estimation de la force critique (FC), une mesure pertinente pour identifier l’intensité de contraction à partir de laquelle le muscle se fatigue considérablement. Une deuxième étude, menée chez des personnes pratiquant moins de 2 heures d’activités physiques hebdomadaires, a montré que la différence entre les deux méthodes de référence (la moyenne de la fin du test versus l’asymptote d’une relation exponentielle) permettant l’estimation de la FC était d’autant plus grande que le niveau d’activation volontaire des participants était faible (r²=0.37 ; p<0.001), confirmant l’intérêt d’adapter les méthodes d’estimation de référence de la FC chez ces participants. Ainsi, une troisième étude a comparé les deux méthodes de référence d’estimation de la FC à l’issue du all-out, à deux autres méthodes développées dans le présent travail, dont l’une d’entre-elles permettant de minimiser l’influence de l’activation volontaire et estimant la FC via une méthode de régression entre la perte de force pendant le all-out et l’amplitude de la réponse musculaire potentiée pendant le test. Globalement, les résultats de cette troisième étude ont reporté qu’aucune des quatre méthodes ne permettait d’obtenir des estimations similaires de la FC, chez la personne inactive. Pris ensemble, ces deux études ont démontré l’intérêt d’adapter le protocole all-out et les méthodes d’estimation de la FC chez la personne déconditionné, de telle manière à minimiser l’influence du niveau d’activation volontaire du muscle. Enfin, une quatrième étude a été menée dans cet objectif, et plus précisément, afin d’examiner la répétabilité (test – retest) et la fiabilité (par rapport aux méthodes de référence) des estimations de la FC, obtenue à l’issue d’un protocole incrémental sous-maximal, chez la personne saine, sur la base physiologique du passage de l’effet de potentiation à celui de fatigue. Cette dernière méthode d’estimation proposé dans le présent travail a montré des niveaux similaires de répétabilité (ICC= 0.83), de variabilité (CV < 6 %) et de fiabilité (r^2=0.53) des estimations de la FC à l’issue du test sous-maximal, comparativement au test de référence (le all-out). Dans l’ensemble, le présent travail de thèse démontre l’intérêt de minimiser l’intensité des protocoles de fatigabilité neuromusculaire, couramment utilisé pour étudier la fonction neuromusculaire, chez les personnes déconditionnées. De plus, le présent travail offre également une perspective de test sous-maximal standardisé, fiable, et permettant l’estimation de la FC chez la personne saine, qu’il reste à valider chez la personne déconditionnée.

Mots-clés : Fonction neuromusculaire, Force critique, Déconditionnement